L’adoration, ce n’est pas une performance, ni une présentation musicale, ni un exploit artistique, mais juste la réalité de notre relation avec Dieu. C’est avant tout une rencontre avec lui, dans un véritable face-à-face ; la réponse d’un enfant à l’amour de son Père ; la reconnaissance d’un cœur pour sa grâce et sa miséricorde envers nous. L’adoration peut se vivre avec ou sans musique, au travers d’un chant, d'une prière ou par une réponse, un service, un acte d’obéissance, un acte d’amour. Il est primordial de comprendre cette dimension et de ne pas limiter l’adoration aux moments de chant et de prière, lors de nos cultes ou de nos réunions. Ces moments-là ont de la valeur ; mais l’adoration, c’est tellement plus que cela ! La chose qui m’attriste le plus dans l'évolution actuelle de la louange, c’est que nous avons transformé l’adoration en un moment d’animation ou de concert. C’est devenu un alibi pour se retrouver, faire la fête, s’éclater. Mais nous en avons oublié l’essence même. La louange est pour Dieu et pour personne d’autre. Il existe tant de fausses motivations visibles ou invisibles qui détournent l’adoration de son but réel. Il est bien clair que l’Ennemi n’allait pas rester les bras croisés et laisser l’adoration se développer sans intervenir. C’est donc un défi à relever que de s’aligner sur le désir de Dieu et de l’adorer en toutes circonstances. Chaque chrétien, groupe de prière ou Eglise qui vit la louange devrait se poser ces questions fondamentales sur sa motivation réelle: 1. A qui notre louange est-elle vraiment adressée ? 2. Quelle est notre réelle motivation pour louer et adorer ? 3. Qu’est-ce qui se trouve vraiment au cœur de notre adoration ? Au cœur même de l’adoration se trouve Dieu lui-même, le seul être digne de toute louange et adoration. Nous ne pouvons donc pas nous adorer nous-mêmes et laisser Dieu au second plan ! Dans un certain christianisme qui évolue au rythme de la société, nous nous sommes gentiment écartés de ce but. Cela fait que nous pouvons facilement nous adorer nous-mêmes au milieu d’un moment d’adoration adressé à Dieu. Quelle méprise, quel danger ! C’est exactement l’opposé de la véritable adoration. Si nous écoutons bien nos chants et nos prières nous allons réaliser que beaucoup de nos paroles adressées à Dieu sont en fait des demandes centrées sur nous-mêmes et sur nos propres besoins. Bien sûr qu’il existe une place pour cela et d’ailleurs de nombreux Psaumes expriment aussi les besoins réels de l’homme. Mais nous devons veiller à ce que nos moments d’adoration gardent la bonne direction et ne deviennent pas des temps personnels «pour se faire du bien», ou pour résoudre nos problèmes. Faites ce petit sondage à propos des chants que vous entonnez et vous verrez facilement sur quoi votre adoration est centrée. Si vos chants sont en majorité centrés sur Dieu c’est que vous avez compris l’essence de l’adoration. Si c’est le contraire, il est temps d’en prendre conscience et de corriger le tir. Le cœur de notre adoration est une offrande simple et gratuite pour Dieu seul. C’est un cadeau, quelque chose que nous donnons sans rien attendre en retour. Dans nos milieux chrétiens, nous avons été tellement habitués et enseignés à donner pour recevoir que notre vision en est faussée. Nous sommes dans un état d’esprit « donnant-donnant ». Au fond de nos cœurs se trouve cette pensée : « Cela vaut la peine de faire un effort pour louer Dieu, car j’obtiendrais une bénédiction en retour ». Cependant, nous ne partageons pas cette offrande, nous ne la vendons pas, car Dieu ne l’achète pas. Il désire juste recevoir notre amour sans compromis et sans partage, comme un époux envers son épouse. Dieu est jaloux de notre adoration à cause de son amour. C’est un vrai amour qui ne tolère pas que nous l’aimions parallèlement à d’autres amants ! Un amour qui n’aurait aucune saine jalousie serait un amour bien indifférent. Hébreux 13.15. Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Notre offrande ne cessera jamais, et le Seigneur acceptera toujours ce qui lui est offert d’un cœur sincère et pur. La meilleure offrande que nous puissions lui faire est sans aucun doute celle de nos dons et de nos talents. Quoi de meilleur pour réjouir le cœur de Dieu que de lui offrir le fruit de nos dons naturels. Si vous faites de la musique, de la cuisine, de la peinture ou de la maçonnerie, vous pouvez le faire comme pour le Seigneur. Avoir cette perspective change complètement nos motivations et nos attitudes dans notre travail. Colossiens 3.23. Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes. 1 Corinthiens 10.31. Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. La louange devient donc beaucoup plus qu’un chant interprété à l’église, devant la congrégation rassemblée, mais un véritable cadeau offert à Dieu. Nous devons chercher non pas à entrer et sortir de la présence de Dieu mais y demeurer. Et c’est là le véritable défi. Psaume 84.2-6. Que tes demeures sont aimables, Eternel des armées! Mon âme soupire et languit après les parvis de l’Eternel. Mon cœur et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant. Le passereau même trouve une maison, et l’hirondelle un nid où elle dépose ses petits... Tes autels, Eternel des armées ! Mon roi et mon Dieu ! Heureux ceux qui habitent ta maison ! Ils peuvent te célébrer encore. Heureux ceux qui placent en toi leur appui ! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés. La demeure de Dieu, c’est l’endroit où se trouve son cœur, c’est l’endroit le plus désirable sur terre pour quelqu’un qui l’a rencontré. Cet endroit ressemble à un nid où on est protégé, nourri, gardé précieusement. Dans sa présence, Dieu partage son cœur avec ceux qui le recherchent et ces derniers s’y trouvent ainsi transformés et inspirés. Le cœur de Dieu n’est pas partagé. Il est entièrement consacré à son amour pour l’humanité et il s’attend aussi à ce que notre cœur soit tout à lui. Psaume 86.12. Je te louerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu ! Et je glorifierai ton nom à perpétuité. Le terme hébreux «lev» signifie non seulement le mot cœur en français, mais aussi, esprit, sagesse, intelligence, sens, ardeur, intention, volonté. Ce terme montre ainsi comment un cœur peut être « entier ». le sens profond de ce terme est: un « cœur non-divisé ». Cette expression exprime très bien ce que Dieu attend de notre attitude. Le cœur est le centre de tout et c’est de là que doit partir notre adoration. L’adoration est avant tout un choix, c’est une décision personnelle, libre et délibérée de chaque individu. Elle n’est pas la décision du groupe de louange, du pasteur ou de la foule. Tu peux adorer au milieu de la foule... ou pas ! Les Psaumes disent souvent: « je choisis », « je déclare », « je bénirai », « je louerai »... Psaume 42.12 et 43.5. Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au-dedans de moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore. Il est mon salut et mon Dieu. Nous ne pouvons pas juger de l’adoration, car elle ne nous est pas adressée ! Le seul qui puisse la juger vraiment, l’accepter ou la refuser, c’est celui qui la reçoit, c’est-à-dire Dieu. Qui sait s’il ne préfère pas des moments d’adoration que, parfois, nous n’aimons pas ! Nos jugements sont faciles et parfois très légers. Soyons de ceux qui encouragent et soutiennent l’adoration au lieu de la critiquer. Comment savoir si Dieu aime nos chants, notre musique et nos moments de louange ? Parfois il ne peut les tolérer à cause du péché qui ne le glorifie pas. Même si nous chantons et jouons comme des pros, ce critère n’est pas prioritaire devant Dieu. Il cherche avant tout l’excellence de notre cœur et la relation que nous avons avec lui et avec les autres.
|